> Jeudi 4 Mai 2023 à 18h30
Espace Magnan: 32 rue Louis de Coppet - Nice (derrière le collège A. Daudet) Accès: • Tramway: Ligne 2 (arrêt Magnan) • Bus: Lignes N° 6 et 12 (arrêt Magnan) • Parking Magnan : angle rue de la Corderie / avenue de la Californie Titre: « Devoir de mémoire et politiques mémorielles », par Johann MICHEL, Université de Poitiers et E.H.E.S.S. Présentation: On appelle politique mémorielle l'ensemble des interventions des acteurs publics qui visent à construire, à transmettre et à imposer des souvenirs officiels à une collectivité donnée à la faveur du monopole d'instruments d'actions (lois mémorielles, commémorations, panthéonisation, programmes scolaires...). Dans le cas de la France contemporaine, on peut opposer deux modèles antagonistes de politiques mémorielles et de devoir de mémoire. D'une part, le paradigme du 11 Novembre, construit initialement au sortir de la Grande Guerre, rend hommage aux "morts pour la France", tend à défendre une mémoire combattante, glorieuse, et à célébrer une conception unitaire de la nation. D'autre part, le paradigme de la Shoah, qui servira aussi de modèle pour d'autres mémoires comme l'esclavage, rend hommage aux morts "à cause de la France" et s'inscrit dans un référentiel supra-national (droits de l'homme, crime contre l'humanité...). Ces deux modèles, bien qu'apparus dans des contextes différents, cohabitent, non sans tensions parfois, dans l'espace public et politique mémoriel en France. Conférencier: Philosophe et politiste, Johann Michel est Professeur à l’Université de Poitiers, chercheur statuaire à l’EHESS, et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Spécialiste d’herméneutique, il cherche à faire de l’interprétation une faculté centrale de la condition humaine. Dans ce domaine, il a publié de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues étrangères, parmi lesquels Homo interpretans (Hermann, 2017). Vient de paraitre Qu’est-ce que l’herméneutique ? (PUF, 2023). Spécialiste des questions mémorielles et ancien membre du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage, il a contribué à renouveler l’analyse des politiques de la mémoire. Dans ce domaine, il a fait paraitre Gouverner les mémoires (PUF, 2010), Devenir descendant d’esclave (PUR, 2015), Le devoir de mémoire (PUF, 2018), Le réparable et l’irréparable (Hermann, 2021) qui vient d’être traduit en anglais. |