Mercredi 27 Janvier 2016 à 18h30 à l’Espace-Associations (Place Garibaldi, Nice)
Conférencier : Hamit BOZARSLAN, historien, politologue, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Ses travaux portent sur la sociologie politique et historique du Moyen-Orient, ainsi que sur la violence et les questions minoritaires dans cette région. Il est l’auteur, notamment, de Révolution et état de violence. Moyen Orient 2011-2015 (CNRS Editions, 2015), Histoire de la Turquie. De l’Empire à nos jours (Paris, 2015, Tallandier-Texto), Passions révolutionnaires. Amérique latine, Moyen-Orient, Inde (avec Gilles Bataillon et Christophe Jaffrelot, Paris, Éditions de l’EHESS, 2011), Sociologie politique du Moyen-Orient (Paris, la Découverte, coll. Repères, 2011), Conflit kurde (Paris, Autrement, 2009), Une histoire de la violence au Moyen-Orient. De la fin de l’Empire ottoman à Al-Qaïda (Paris, La Découverte, 2008), et co-auteur de « Comprendre le génocide des Arméniens » (Taillandier, 2015). Présentation: Les années 2013-2015 ont témoigné de l’effondrement des Etats puis des sociétés syriens et irakiens. En contraste avec les tableaux de désolation observés dans ces deux espaces, le Kurdistan d’Irak, disposant d’un système politique mi-patrimonial mi-démocratique, et le « Rojava » syrien, doté d’une structure mi- représentative mi- hégémonique, semblaient représenter des havres de paix. Mais les attaques de l’Etat islamique en 2014 ont montré la fragilité de ces deux entités kurdes, rapidement contraintes à passer d’un modèle « athénien » à un modèle qu’on pourrait définir comme « spartiate ». Simultanément, le Kurdistan de Turquie, caractérisé désormais par la montée en puissance des classes moyennes et d’un mouvement politique légal, a plongé dans le cycle de répression et de violence, qu’on peut expliquer, en partie du moins, par la crise du « système Erdogan ». Enfin, il convient de prendre en compte l’impact de la guerre froide que se livrent l’Iran et la Turquie et qui mobilise également d’autres acteurs (Etats-Unis, Russie) sur les mutations de la question kurde à l’horizon des années 2020. |